Après avoir été en couple, beaucoup de pensées et d’habitudes sont chamboulées dans notre quotidien. Des angoisses naissent alors, et peuvent parfois être difficiles à surmonter lorsque l’on se retrouve seule. La psychothérapeute Sarah Serievic nous donne aujourd’hui ses meilleurs conseils pour gérer son célibat après une rupture.
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Une rupture peut-elle être saine ?
Entraînant en toute logique une séparation entre deux êtres, une rupture peut être destructrice ou libératrice. Elle est toujours différente en fonction des caractères, des passés de chacun ou du temps passé ensemble. La relation en elle-même peut s’avérer saine, toxique ou inexistante.
Il faut deux personnes conscientes que ce qui est important, ce n’est pas de rester accrocher l’un à l’autre mais d’être heureux. Notre conseillère nous explique : « Ce n’est pas parce qu’on est amoureux que la relation est saine et vivante. Encore faut-il apprendre à communiquer, comprendre les besoins de l’autre, mais comprendre d’abord ses propres besoins. En effet, se créer un espace entre l’autre et soi-même pour se rejoindre dans ce qui peut participer à l’harmonie du lien ». Nous comprenons que si une rupture vient toquer à la porte, c’est qu’il faut se rendre compte que quelque chose s’est épuisé. Plus particulièrement quelque chose de l’ordre de la joie. Il est alors temps de se dire au revoir avec amour et tendresse. « D’avoir surtout beaucoup de gratitude dans le cœur pour ce qui a été vécu », assure Sarah Serievic.
Lors de sa séparation, si un couple est conscient d’arriver au bout de son histoire, communique, échange, se montre honnête et respecte l’avis de l’autre, alors oui, une rupture peut être saine. Une bonne entente est ensuite éventuellement possible entre les deux exs.
Comment vaincre la peur de se retrouver seule ?
Assez souvent, l’une des premières craintes après une rupture est de ne pas vouloir retrouver cette solitude si longtemps abandonnée. Pour compenser, nous avons tendance à énormément nous entourer avant même que le deuil de la relation ne soit réalisé. Soirées avec des amis, des collègues, sa famille… Mais est-ce réellement un moyen d’aller mieux ? Bien sûr, il est normal de vouloir se vider l’esprit, rencontrer de nouveaux visages ou revoir ses amis légèrement délaissés, cela fait partie du processus de guérison. Mais savoir gérer ce processus, ce n’est pas s’oublier soi-même à travers ces divertissements.
La meilleure façon de faire face à cette peur, c’est de la traverser : « C’est normal d’avoir peur et même avant de parler de la peur, c’est normal de traverser le chagrin après la séparation… » nous rassure notre psychothérapeute. « Il y a un chagrin et un deuil à faire, et ces derniers vont mettre en lumière les parts de soi qui ne sont pas comblées par soi-même. Cela veut dire la part de soi qui attend de l’autre qu’il nous donne ce que nous ne savons pas nous donner à nous-même. ».
L’écriture peut être un bon moyen de se libérer. Un exemple, qui permet de mettre les mots au service des maux, est l’écriture d’une lettre. Cette lettre doit conteir tout ce que nous n’avons pas pu dire à l’autre, toutes ces réflexions obtenues après la rupture sur soi ou sur le couple. Cette lettre, qu’elle soit longue ou courte, est destinée à cet être avec qui nous ne sommes plus. La brûler ? La jeter ? L’envoyer ? La montrer pour recevoir un avis ? Ou même la garder pour soi dans un tiroir ? Chacun en fait ce qu’il veut. Mais avant toute chose, nous ne l’écrivons pas pour l’autre ou pour les personnes extérieures à l’histoire d’amour qui a eu lieu, mais bien pour nous. Laissez votre plume danser sur le papier, et vous vous sentirez très sûrement plus légère après cela.
Sarah Serievic ajoute : « Il faut oser respecter nos besoins propres, comprendre quelle est l’histoire de ces besoins frustrés. Depuis quand existent ces besoins ? Ces derniers que j’attends de l’autre. Ai-je su me les donner moi-même ? ». C’est la question à se poser.
Retrouver son indépendance est l’une des étapes clés
Après tout, nous savons que l’indépendance s’acquiert avec le temps. Nous la découvrons en grandissant, une fois l’âge ‘adulte’ arrivé. Nous la devinons de nouveau après l’avoir parfois délaissée le temps du couple. Notre experte nous informe que « la dépendance à l’autre est un reflet du manque d’estime de soi ». Alors comment retrouver cette estime de soi ? Qu’ai-je besoin de vivre et que je ne me donne pas à moi-même ? En rapport avec ses consultations, Sarah Serievic se confie sur une de ses méthodes : « Souvent je demande aux gens qui viennent me consulter, ‘Aimez-vous la nature?’, ils me répondent ‘oui’, je continue ‘est-ce que vous allez dans la nature ?’, ils me disent ‘non, je n’y vais pas’. Il faut se redonner à soi-même ce qu’on espère recevoir d’un autre. ».
En quelque sorte, réaliser des actions qui ne concernent que soi comme écouter une belle musique. C’est une émotion véritablement profonde et intense comme lire un livre, visiter une exposition, vivre des temps d’amour avec les amis ou vivre cet amour en allumant tout simplement une bougie ou encore, en s’offrant un bouquet de fleurs. « S’honorer soi-même pour commencer à sortir de la dépendance de l’autre, c’est en s’offrant du bien, du beau, du plaisir à soi-même » affirme la psychothérapeute.
Passer outres les questions qui nous rongent
Répondre à ses propres questions qui s’avèrent être bonnes, pourra nous apporter du positif à notre situation. Lors du deuil, il est vrai que les premières émotions qui se dégagent nous font nous lamenter, regretter ou culpabiliser. Le travail va être de se pousser à les contrôler et surtout de les comprendre. Pourquoi je regrette cette action ? Pourquoi je culpabilise de ne pas avoir agit avant ?
Notre experte nous rassure : « Accepter de traverser le deuil est tout ce qui est de plus inconfortable dans cette situation. S’interroger sur quelle est la part de moi qui a participé à ça et surtout sans aucune culpabilité. Il n’y a rien de mal, simplement des enseignements à tirer de cette situation qui n’a pas fonctionné et oser tirer des conclusions sur ces enseignements avec beaucoup de bienveillance pour soi-même ». Ces questions doivent nous apporter les bonnes réponses pour les relations futures, qu’elles soient amoureuses ou amicales.
Y-a-t-il une facilité d’accepter cette liberté retrouvée ?
Pouvoir oublier du jour au lendemain une relation amoureuse qu’elle ait été courte, longue ou passionnelle, c’est une utopie. La réalité nous fait mal car nous quittons ce cocon, ce monde où nous nous sommes construits pour nous rassurer.
Sarah Serievic s’exprime : « Ce qui est important, c’est de se dire que l’amour destructeur n’est pas le pire qu’il puisse nous arriver. Le pire, c’est la privation d’aimer et cela est un supplice que nous nous infligeons par peur de souffrir. C’est la pire des tortures que nous puissions nous infliger ». La liberté, nous pouvons l’avoir, y accéder ou encore la retrouver. Alors il faut savoir lui ouvrir les bras car cette dernière permet une certaine émancipation psychologique et physique. « L’échec d’un amour n’est pas l’échec de l’amour », termine notre psychothérapeute.
Être célibataire a-t-il des avantages ?
Être en couple peut avoir autant d’avantages que le célibat, tout particulièrement si la relation est saine. Nous nous disons que nous n’avons pas de barrières, pas de règles à respecter ou aucun compte à rendre à l’autre, nous nous convainquons que la réelle liberté se trouve dans le célibat. Mais la liberté avec un grand L, c’est de pouvoir être soi-même donc de se connaître. Sarah Serievic nous explique : « Les personnes célibataires viennent souffrir du fait de ce célibat et les personnes en couple viennent me raconter les souffrances d’être en couple. Donc il n’y a pas plus d’avantages ! Il faut se dire que pour vivre une relation saine et vivante , il faut accepter que tout est parfait finalement. L’imperfection dans le couple ou dans le célibat vient d’une illusion. »
Cette volonté de vivre quelque chose que nous ne sommes pas prêts d’accueillir finalement. Pour cela, il faut avoir fait le grand saut dans le détour féroce de l’existence. Il faut savoir que c’est par amour, nos sens, nos corps et non par la volonté que nous trouvons cette chance de sentir le contact avec la vastitude en soi. Cette dernière permet de rencontrer la profondeur de l’être. Seule la profondeur de l’être peut contribuer à nous rendre heureux contre le poison de l’amour », assure-t-elle.
Vous l’aurez compris, gérer seule sa nouvelle liberté est une réelle remise en question et acceptation du deuil que nous vivons lors de la rupture. Mais il ne faut pas oublier que la mort d’un amour donne la vie à un autre.
Vous pouvez contacter la psychothérapeute Sarah Serievic sur son site et retrouver ses précieux conseils dans ses livres Passage à l’acte de vie et Rompre avec nos rôles.
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Psychothérapeute, humaniste et experte en développement personnel et professionnel, Sarah Serievic intervient aujourd’hui dans notre article coaching afin de nous donner les clés pour réussir à gérer son célibat après avoir été en couple. Malgré le chamboulement total qui prend place après une rupture, il est possible de repartir sur de bonnes bases, et de surtout mieux se retrouver pour aller de l’avant.
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